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Une vision alarmante

Elle sue, c’est effrayant. Niagara n’est plus un ancien duo mais le chant de son corps qui exprime sa douleur en pleurant de sueur. L’amie la plus intime de ma transpirante maîtresse est passée hier. Elle lui a dit « que fais-tu. » (il faut comprendre que les mouvements de ma propriétaire ne permettaient pas immédiatement de deviner la discipline à laquelle elle s’était attaquée). Ma maîtresse a répondu, essoufflée mais déterminée au centre d’un cerceau, « je vise le beau ».

Pour ça, elle a visé haut. Les hanches. Sa zone de confort. Celle qui apprécie le plus se frotter aux accoudoirs du canapé. Le problème de ma maîtresse, c’est qu’elle a beau avoir des visions d’elle et d’un homme au corps parfait, elle ne sait pas viser. Son premier compagnon était un jeune champion de snooker, il sait de quoi je cause. Le seul exploit de visée qu’elle a réussi à accomplir, c’est le jour où elle a lancé de rage un rocher Suchard en direction du mur du salon. Avant d’atteindre le mur du salon, il a rencontré un obstacle de taille, le nez du dit-compagnon alors qu’il faisait les cent pas dans la pièce voisine.

Pour l’heure, laissons la suer dans l’espoir que ce personnage athlétique la remarque à la rentrée.

Elle va enfin aimer l’école

Depuis que ma maîtresse s’est retrouvée sans article à rédiger, elle a découvert les us et coutumes de l’école aux heures de grande affluence. Ainsi, à 16h, lundi dernier, elle a dû récupérer la princesse au nez crotté et la princesse aux pieds nus à deux endroits différents. Le premier soir, n’ayant pas le don d’ubiquité, elle a opté pour la maternelle en premier. Quelle ne fut pas sa surprise quand elle est tombée nez à nez avec le beau papa rencontré dans le bureau de la secrétaire. Le destin a voulu que la princesse au nez crotté soit dans la même classe que le fils de monsieur.

Ma maîtresse, rose et échevelée selon les propos rapportés par son combishort, lui a demandé comment récupérer deux enfants à deux endroits différents en même temps. Le bel homme lui aurait répondu qu’il n’en savait pas plus qu’elle.

Comme j’ai la maille fine, je suppose qu’il n’est pas plus habitué qu’elle aux règles de l’établissement.

Amusant comme soudain elle trouve sa condition de femme pauvre bien plus douce…

… et comme elle se découvre un appétit grandissant pour le fitness en ligne.

Photo extraite du compte Instagram des Culottes

Relance, un père et gagne ?

Voici ma maîtresse partie pour l’école privée des enfants. Elle suit son chemin habituel. Je ne sais pas trop ce que je fais là. Il fait déjà si chaud que mon mohair frise au fond de son sac. Elle passe d’un trottoir à un autre dans un rituel qui lui est propre. La princesse aux pieds nus a depuis longtemps cessé de lui faire remarquer que la route choisie par ses soins était tout sauf la plus directe. Ma maîtresse sourit. Elle ne peut se rendre en centre-ville sans passer dans une rue bordée de lavande qui mène ensuite à une drôle de papeterie avant de faire un détour pour littéralement lécher la vitrine d’un libraire qui a pignon sur rue. De là, elle s’élance sur une jolie place et salue, discrètement ou non, l’une des plus belles gargouilles qu’elle a eu le loisir de voir en Europe. Plutôt que de traverser complètement la place, elle refait un petit détour pour s’imprégner de la déco de la boutique de danse classique qui vend des tutus incroyables dans lesquels son fessier ne rentre plus depuis ses 12 ans. Qu’à cela ne tienne, nous avons droit à quelques pas et conseils proférés à ses filles à même le pavé. Aucune, bien sûr, ne l’écoute car l’heure tourne et s’il y a bien une chose que ces petites demoiselles ont dû apprendre à faire très tôt par elles-mêmes, c’est lire l’heure. Une fois le cours de danse terminé, ma maîtresse complimente les passantes sur l’originalité de leurs sacs à main ou l’irisé de leurs jupes. Elle a toujours un bon mot qui n’est pas du goût de la grande aiguille de la montre de sa fille aînée. Elle contourne Monoprix, traverse la place du marché en pleine installation comme si elle voulait en découdre avec les tomates et les artichauts et se souvient enfin du but premier de sa sortie. « Allez, les filles. Il est temps, voyons. Courez un peu. »

Aujourd’hui, son sprint l’amène à la grande porte, celle réservée aux occasions et à l’administration. La secrétaire la gratifie d’un joli sourire. Sourire qui s’efface comme une tache de vin dans une publicité télévisuelle après avoir vu la relance. Il y a déjà quelqu’un dans le bureau mais ma maîtresse n’en a cure. Elle entre, brandit son chéquier et déclare « Puisque je ne travaille pas en ce moment, je vais momentanément désinscrire mes filles de la garderie. » Ce à quoi la secrétaire répond qu’il ne reste que 9 après-midi de classe et que l’école ne fera pas de ristourne sur cette période. Mademoiselle rosit. Le personnage qui était déjà présent à notre arrivée tourne la tête de côté et lui sourit. Mademoiselle rougit. Du fond de mon cabas, je ne le vois pas très bien mais j’entraperçois une silhouette musclée, moulée dans un jean coupé et un t-shirt blanc. Le visage est atypique, animal mais bienveillant.

РVous ̻tes la maman de Violette ?

– Ma fille m’a parlé de la vôtre.

– Ah, votre…

– Delva. Nos filles sont à côté en classe.

La secrétaire tamponne le chèque de ma maîtresse. Si cette dernière vient de s’alléger de quelques centaines d’euros, je suis prêt à parier que ce n’est rien comparé aux quelques dizaines de kilos dont elle souhaiterait pouvoir s’alléger, là, tout de suite.

Du juste milieu

Dans la boite aux lettres, ce matin, une relance.

La garderie de l’école des petits n’a pas été payée ce trimestre.

Quelle idée de les avoir mis dans une école privée. Quitte à choisir, j’aurais préféré que mademoiselle investisse dans un dressing digne de ce nom. De meilleures conditions de rangement nous permettraient à terme, à nous textiles, de mieux nous orienter et d’assurer un avenir plus brillant à sa silhouette. Mais enfin, on ne choisit pas toujours et Monsieur a été catégorique. L’avenir de ses enfants était hautement plus important que celui de ses vêtements.

Personnellement, je pense qu’une femme doit toujours épouser un homme de son milieu. Ne serait-ce que pour être certain que les garde-robes seront toujours traitées avec le même égard par les deux parties. Le truc, avec mademoiselle, c’est que le juste milieu est difficile à trouver. Parle-t-on de milieu social, moral, intellectuel, sexuel…. Parce que ma maîtresse, elle, peut se taper des saucisses/frites en regardant le lac des cygnes, ne badine jamais avec le yoga mais éclate de rire dès qu’il faut méditer, considère que le dimanche matin est fait pour courir dans les bois et non s’agglutiner sur des bancs froids dans une église… à moins que l’envie de sauter sauvagement sur son cher et tendre la retienne à la maison tant que lui ne prononce pas un seul gros mot. Elle n’est ni de droite, ni de gauche, ma maîtresse, et considère le centre comme une zone plus floue que le triangle des Bermudes. Bien que dotée d’un quotient intellectuel généreux, elle a manqué de passer son baccalauréat en candidat libre tant elle venait peu en cours mais bassine ses enfants avec l’importance d’être constant dans son travail scolaire. Du coup, comment espérer qu’elle trouve l’homme juste si elle n’a pas de milieu. J’entretiens mes fibres au cas où mais je crois qu’il serait plus sage de ne jamais relancer notre propriétaire sur le marché de l’amour.

Des jambes de rêve

Je ne sais toujours pas ce que je vais faire question carrière mais comme il n’y a pas de petites victoires sur la vie, que toutes ont leur importance au palmarès de mon bien-être, j’ai au moins le plaisir de vous dire que j’ai trouvé de quoi ressembler légèrement plus à une sirène qu’une volaille dans mon combishort.

Pour toutes les filles qui un jour ont testé un autobronzant et se sont réveillées si orangées de la face et des doigts de pieds qu’elles ont tout de suite pensé au petit Tomme (voire à de la Mimolette) dans la Forêt d’Emeraude (et accessoirement à la réaction de leur père), j’ai trouvé une crème qui permet au mollet de poulet de tricher avec la lumière sans faire de pâtés orangés et dégouliner du creux poplité. Ce n’est pas un autobronzant mais une crème hydratante qui réfléchit la lumière et teinte à peine la peau le temps d’une journée sans salir les vêtements.

Il s’agit de la crème teintée Super Model Body de Charlotte Tilbury. Il n’y a pas plus humble comme grifouille sur l’emballage. « Trichez avec ce tube pour obtenir un corps de mannequin (sic)… grâce à mon truc astucieux pour avoir un « corps de vedette ». Chatoiement et apparence plus mince (je n’ai pas du en mettre assez). Sculpte, hydrate et brille. » Il n’empêche que mes jambes ultra blanches ont meilleure allure avec que sans. A mon avis, ça doit également unifier très joliment les peaux noires.

Super Model Body contient un mélange de métaux précieux qui réfléchissent la lumière et donne à la peau un aspect lumineux, légèrement doré. Il contient également de la caféine et du menthol.

PS: N’est pas précisé si la formule contient également un concentré des pouvoirs génétiques de Farrah Fawcett et Elle McPherson.

Dans une version plus bio, je pensais mélanger L’or bio de Melvita avec de l’huile de carotte. Quelqu’un a déjà essayé ?

Plume chérie

« Je t’ai toujours dit que ton métier n’était pas adapté à la vie de famille. C’est trop risqué de vivre de ta plume avec trois enfants. »

« Oui mais c’est ce que je sais faire. Dans le bien comme dans le mal, tout ce qui fait mon caractère est utile dans mon travail. Et j’aime ce travail. Il me permet d’être pleinement moi. »

« Oui, et bien il va te falloir atterrir et être un peu moins toi si tu veux devenir indépendante, ma chérie. »

Mademoiselle a quitté son ordinateur ce soir plus lessivée que moi. Elle m’a trouvé suspendu à l’un des crochets de la salle de bain, coincé entre un peignoir et un poncho à bouclettes d’un rare sans-gêne. Elle m’a attrapé, a soutenu mes points moribonds, ses yeux reflétant une profonde angoisse. malgré l’écrasante chaleur qui l’invite à éviter les grosses mailles et les hommes particulièrement duveteux ces derniers jours, elle m’a glissé sous son bras puis est retournée lire le mail qui était affiché sur son écran.

« Chère plume,

Merci pour les articles que vous avez rédigés dans notre magazine santé. Malheureusement, nous n’avons pas atteint les résultats escomptés et la création du second magazine est reportée d’un an. Bien à vous. »

Mademoiselle était si motivée qu’elle avait préparé une longue liste de sujets fitness et nutrition en vue du lancement d’un nouveau magazine par son agence. Adieu lessive pour linge délicat, baume hydratant et savon au miel…

Avec quoi allons-nous entretenir nos fibres et sa flamme ?

Les plaisirs régressifs du combishort

Le combishort frétille. Il se voit déjà en haut de l’affiche. Personne ne va oser le contredire. Pour l’instant, mademoiselle parle de le porter tout le temps et d’acheter d’autres combis. Sur ses jambes, elle met une crème nacrée qui fait la peau douce, halée et scintillante. Rien que pour lui. Et moi, à quoi ai-je droit. Se parfume-t-elle avant de m’enfiler. Se tartine-t-elle le buste de baume pour adoucir notre contact. Pensez-vous. La seule chose que ce combi et moi avons en commun est le prix. Nous sommes des vêtements considérés comme « abordables ». Nos marques sont peu prestigieuses. je viens de Monoprix, il sort de chez Jennyfer. Mademoiselle a eu beau écrire sur la couture et le prêt-à-porter durant quelques années, elle ne tombe réellement en amour que pour des vêtements pas chers. Un petit détail, une couleur… et nous voici dans son coeur, à nourrir son imagination. Je la vois dans son combishort à perfectionner certaines postures de yoga pour mieux observer ses fesses. Il a réussi un exploit que je n’ai pas renouvelé ces dernières années: il a réveillé en elle la petite fille idolâtrant Punky Brewster et la jeune fille romantique qui se pâmait encore récemment devant un épisode d’Orgueil et Préjugés.

Mon mohair a vraiment du Darcy à se faire…

London Bridge

London Bridge will not fall down!

Cet été, mademoiselle nous a emmenés travailler à Londres, comme il le lui arrive parfois. J’ai essuyé la pluie sur ce pont début août sans me douter que quelques mois plus tard les mailles d’autres passants y essuieraient larmes et sang. Aujourd’hui, j’ai la maille serrée et le désir d’en découdre avec l’injustice qui frappe nos pays mais je me sens terriblement impuissant, si petit face aux évènements.

I see no bravery in these attacks.

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